Attention à la spéculation immobilière

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Beaucoup d’investisseurs s’intéressent aujourd’hui à l’immobilier comme on peut le voir dans les sondages. D’où les craintes que les étrangers viennent faire de la spéculation à Maurice. En effet, ils sont nombreux à acheter des biens immobiliers (RES ou un IRS). Mais ils n’ont pas besoin de ce bien puisqu’ils sont des investisseurs. Ils les revendent par la suite au double du prix après quatre ou cinq ans. Un autre type de spéculateurs : les développeurs étrangers qui s’installent à Maurice et prennent le marché des Mauriciens. Ce sont des groupes d’étrangers qui s’implantent à Maurice, font des développements immobiliers, des RES ou IRS ainsi que des bâtiments commerciaux des bureaux. Ceux-ci sont revendus bien souvent aux Mauriciens. Ces groupes n’emploient que des étrangers dans leurs bureaux et cela ne rapporte rien, ni aux Mauriciens ni au pays.

Nous pouvons nous demander si ces groupes-là vont rester éternellement à Maurice ou s’ils vont repartir dans quelques années après avoir spéculé. « II faut que le gouvernement ouvre les yeux, car c’est nous, les développeurs mauriciens, nous les agents immobiliers mauriciens qui en subissons les conséquences. Je ne vois pas la nécessité que des étrangers viennent à Maurice monter des compagnies de développement et mettre des sous dans leur poche et repartir. C’est inconcevable que nous nous laissons mener par eux, qui viennent faire de la spéculation à Maurice », s’indigne Daniel Poupinel de Valencé. Et d’ajouter : « Prenons un développement RES : le propriétaire d’un terrain bien souvent n’a pas d’argent pour faire son projet et arrive un étranger, qui, lui, est le promoteur. Le promoteur étranger propose alors au propriétaire d’acheter son terrain. Comme un propriétaire mauricien n ‘a pas le droit de vendre son terrain à un promoteur étranger, le promoteur vient alors proposer au propriétaire de porter son bien dans une compagnie qui va faire une demande au Board of Investment pour obtenir l’accréditation RES. Et aussitôt le certificat émis, le promoteur étranger pourra devenir partenaire de cette compagnie. Il y a des cas où les propriétaires n’ont pas accepté ce montage et se retrouvent avec des injonctions en Cour car ils sont dans l’incapacité de vendre ou de développer leurs terres. Et il y a tout un montage derrière qui n’est pas légal. Il faut que les autorités empêchent ce genre de spéculation. »

Acheteurs exigeants
Les acheteurs sont de plus en plus exigeants. L’acquéreur va d’abord négocier le prix. II faut savoir que les prix avaient atteint un plafond et c’était devenu parfois irréel. Aujourd’hui, il y a une panoplie de biens sur le marché. Il y a des régions qui sont toujours plus prisées que d’autres.

Le marché européen est porteur mais avec la crise, on se retrouve avec un gros souci : nous sommes devenus très chers pour eux. Ils préfèrent aller en Espagne ou encore au Maroc, où c’est moins cher. Le marché sud-africain n’est pas du tout porteur pour nous car là également nous sommes beaucoup trop chers pour eux. En Afrique du Sud, pour deux millions de rands, une personne peut se payer une très belle maison.

Trop cher pour les Mauriciens

L’immobilier est-il devenu l’affaire des seuls gens fortunés ? Oui, répond Marie Josée de Comarmond Llewellyn. Les prix des biens immobiliers sont dans bien des cas hors de portée pour les Mauriciens tombant dans la catégorie du Medium Income Group. Elle explique : « Avec la cherté de la vie, les gens peuvent rarement se permettre d’acheter un terrain. C’est difficile pour les jeunes couples qui débutent de contracter un emprunt auprès d’une banque pour l’achat d’un bien immobilier. C’est difficile d’avoir quelque chose de bien à moins de Rs 4 millions. Je pense que les autorités devraient revoir les impôts pour que ces jeunes puissent s’acheter un logement. Par exemple, la taxe aurait dû être moins élevée pour ceux tombant dans une catégorie de salaires. »

Source : Business Magazine Nº 999 5-11 octobre 2011, page 31 et 32.

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