Ecologie - Toiture : la verdure remplace le béton

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ecologie-toitureUn toit végétal,cela vous parle ? Pas vraiment ? Eh bien sachez que ce concept de plus en plus courant en Europe et ailleurs dans le monde est désormais disponible à Maurice. Commercialisé par l’entreprise Ecosis depuis quelques mois, c’est une technologie adaptée au climat tropical mauricien qui a été choisie.

Cette technologie, le Xero Flor, a été développée et est déjà utilisée sur des milliers de mètres carrés, sur les quatre continents depuis plus de quarante ans. Du côté d’Ecosis, l’on explique que « le premier projet mauricien est actuellement en cours. Il s’agit de la toiture d’environ 800m2 du projet commercial Nautica situé à Tamarin ». Le coût d’une telle installation dépend de la configuration du toit.

Quand on parle de toit vert, cela veut dire quoi exactement ? « Il s’agit d’une toiture végétalisée, recouverte de plantes, explique-t-on du côté d’Ecosis. Le système agréé Xero Flor est constitué de plusieurs couches disposées les unes sur les autres, sur lesquelles se trouveront les plantes. Les plantes elles aussi sont spécifiquement choisies. Nous préférons certaines espèces plutôt que d’autres ».

L’on pourrait penser que ce genre d’installation demande un entretien régulier. Eh bien non. Dépendant des espèces de végétation utilisées, il y a un minimum d’entretien mais en gros, cela vit tout seul. Le système, choisi pour Maurice, est un système hydroponique. L’avantage de ce système, serait l’absence de substrat, comme de la terre qui serait alors difficile à mettre sur le toit. « Le système est rapide, mince et léger. »
toitureIl est également facile à installer. Même si cette installation doit quand même être faite par des professionnels. Dépendant de la configuration du toit, on peut choisir de le faire sur une partie du toit ou la totalité.

« Cela peut-être réalisé sur de très grands formats », souligne t-on toutefois du côté d’Ecosis. Même si le Xero Flor n’est pas lourd, on ne peut l’installer sur n’importe quel toit, ni n’importe comment. « Sur des toitures allant jusqu’à 9 degré d’inclinaison. » « Il s’agit d’une technologie agréée pour ses spécifi cités. Raison pour laquelle nous travaillons avec des gens spécialisés dans le domaine. Il faut que cela soit bien fait pour en optimiser les bénéfi ces. Cela ne peut pas être improvisé par n’importe qui », soutient-on à Ecosis. N’y a-t-il pas de risque que le toit ne supporte pas ce poids ? « Non, il s’agit d’un procédé volontairement allégé qui est légèrement supérieur au poids d’une personne en général. Il y a même des confi gurations plus légères. »

Quels en sont les avantages pour ceux qui optent pour un toit vert ? Du côté d’Ecosis, on invoque une pléiade d’avantages. Parmi, l’on note une isolation thermique supplémentaire permettant une température plus basse. « Ils ralentissent la pénétration des rayons du soleil et allègent la chaleur intérieure d’une maison, d’un bâtiment. » Il y a aussi une réduction de la chaleur émanant du bâtiment, une réduction du « heatisland effect ». De plus, les eaux de pluie sont retenues de 60 à 100 %, le green roof ralenti les débordements éventuels. Par ailleurs, le fait qu’ils interviennent également comme isolant acoustiques et participent à l’amélioration esthétique d’un endroit sont des avantages non négligeable.

Du côté d’Ecosis, l’on souligne qu’il s’agit d’« un ajout de verdure au pays, tout en laissant la nature suivre son cours sur le toit (…) Vous conviendrez que c’est beaucoup plus esthétique qu’une toiture en béton. Comme un jardin sur un toit. Cela embellit ».

A noter qu’en Suisse, comme en Autriche et en Allemagne, les lois locales rendent les toits verts obligatoires sur les nouveaux toits présentant une inclinaison propice. Quid des effets bénéfiques à l’environnement ? « Ils permettent de débarrasser l’air de certains polluants (…) Ils produisent de l’oxygène."

Une tendance mondiale
De nombreuses expériences conduites en Europe depuis les années 1970, en Allemagne, au Pays-Bas, en Suisse, dans les pays scandinaves, en France ou en Belgique, ont montré que « pour des objectifs esthétiques ou de durabilité, tout comme dans la perspective de restauration et de protection de la biodiversité et de l’Environnement en milieu urbain – en particulier concernant la qualité de l’air et l’atténuation des îlots de chaleur urbaine – l’aménagement d’un écotoit se révélait intéressant ». Les professionnels estiment que l’intégration d’un toit vert sera « d’autant mieux réussie si elle est envisagée dès la conception du bâtiment. Mais elle est toutefois réalisable sur des constructions déjà existantes ».

Grâce aux aides gouvernementales, les Allemands de l’Ouest furent les pionniers des toits végétaux modernes dès les années 1960. Durant les années 1995 à 2005, environ 10 % des toits allemands nouvellement construits ont été végétalisés. Les toits « vivants » ne sont pas une nouveauté en Amérique du Nord.

Source : Wikipédia

Par Valérie OLLA
L’Express du Samedi 01 Mai 2010