« Nous travaillons sur des méthodes de construction innovantes »
La firme REHM Grinaker travaille depuis peu sur l’imposant chantier de Bagatelle-Mall of Mauritius. Son Managing Director, M. Mike Purchase, évoque pour BUSINESS MAGAZINE la situation actuelle dans le secteur de la construction, de nouvelles méthodes innovantes permettant d’économiser du temps et de réduire les besoins en ressources et de la concurrence étrangère. Selon lui, les deux prochaines années seront fastes pour le secteur. {{}}
Q : M.Purchase, le contrat de construction de Bagatelle - Mall of Mauritius a été alloué à REHM Grinaker/JV Cogir. Quels en sont les éléments et le montant ?
Rehm Grinaker, en joint-venture avec Cogir, est très heureux d’avoir obtenu cet important contrat. Celui-ci porte sur la construction d’une plate-forme de travaux de terrassement (qui a déjà été complétée), le bâtiment de Bagatelle - Mall of Mauritius, un hôtel de 80 chambres, les infrastructures civiles, routières et les facilités annexes, ainsi que le pont de Bagatelle qui passera au-dessus de l’autoroute M1. La valeur totale des travaux de construction avoisine les Rs 2 milliards.
Q : Quand avez-vous démarré les travaux sur le chantier et combien de temps vont-ils durer ?
Les travaux de terrassement ont commencé depuis novembre 2009 et les travaux de construction se termineront pour l’ouverture du centre, prévue le 29 septembre 2011.
Q : Bagatelle - Mali of Mauritius arbore une structure très complexe. Quelles sont les méthodes qui seront utilisées pour réaliser ce projet d’envergure ?
En fait, la structure n’est pas trop compliquée ; ce qui se révèle être un véritable défi, c’est la taille importante du bâtiment et la courte période dont nous disposons pour le construire. Nous travaillons sur un certain nombre de méthodes de construction innovantes pour économiser du temps et réduire les besoins en ressources.
Q : Etes-vous de ceux qui pensent qu’il y a actuellement un boom dans l’industrie de la construction ?
Il semblerait que, pour les deux prochaines années, ce soit, en effet, la direction que prend l’industrie de la construction . Les entrepreneurs seront tous très occupés.
Q : REHM Grinaker est impliquée dans d’autres travaux de construction sur plusieurs chantiers actuellement. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous sommes, en effet, impliqués dans certains grands projets d’infrastructures routiers pour le gouvernement . Nous travaillons également sur la rénovation de Jumbo à Phoenix. Nous avons d’autrepart notre charge de travail habituelle, notamment des travaux de rénovation pour des hôtels, de plus petits bâtiments, des villas et des morcellements.
Q : Maintenant que vous avez sécurisé le projet Bagatelle, comment les choses se présentent-elles pour REHM Grinaker sur les trois prochaines années ?
La taille de notre entreprise a déjà doublé au cours des quatre dernières années et nous prévoyons une expansion similaire à l’avenir. La croissance a été, pour notre part, un objectif stratégique, grâce aux investissements du secteur privé et du Gouvernement dans les projets de construction qui, vraisemblablement, se poursuivront pour un certain temps. Notre entreprise concentre son énergie sur la production d’un travail de qualité pour nos clients. Résultat : le nombre de clients voulant faire des affaires avec nous a sensiblement augmenté.
Q : Que pensez-vous de la concurrence des entreprises de construction étrangères ? Opèrent-elles sur un pied d’égalité avec les entreprises mauriciennes ?
Il y a une concurrence assez forte quand il s’agit de bâtiments commerciaux et de travaux pour le Gouvernement, mais avec la charge de travail que nous avons déjà, cette situation ne nous affecte pas pour le moment. Je pense que le problème surgira plus tard quand il y aura un ralentissement et trop de concurrence.
Q : Est-ce que les sociétés étrangères doivent nécessairement être en joint-venture pour répondre à un appel d’offres pour un contrat ?
Non, mais il est dans leur intérêt de s’associer aux entrepreneurs mauriciens, car ces derniers bénéficient de l’expérience locale.
Q : Comment voyez-vous l’évolution actuelle de l’industrie de la construction ?
Dans l’éventualité d’une pénurie importante de main-d’œuvre qualifiée à l’avenir, l’industrie de la construction dans son ensemble doit trouver des moyens d’attirer davantage de Mauriciens, et d’assurer leur formation afin qu’ils puissent faire partie de notre industrie. Ce n’est pas juste que certains Mauriciens dans d’autres secteurs d’activités soient au chômage, alors que dans le secteur de construction, nous sollicitons de la main-d’œuvre étrangère.
Q : Dans quelle mesure cette situation vous affecte-t-elle actuellement ?
Nous ne sommes pas encore touchés, mais nous nous attendons à une pénurie importante de compétences plus tard cette année.
Source : Business Magazine No925 28 Avril-4 Mai 2010