Nord - GRAND- BAIE - Un projet routier tient en otages de nombreux propriétaires de terrains

publié le

Des propriétaires de terrains vivent une drôle de situation. L’Etat, pour construire une nouvelle route, allait les exproprier moyennant compensation. Mais vingt ans ont passé et le projet n’a jamais abouti. Entre-temps, la valeur de ces terres apris la courbe ascendante mais elles ne peuvent être exploitées.

IL y a une vingtaine d’années, le gouvernement avait l’intention de construire une nouvelle route qui irait de Sottise à Cap-Malheureux. Un projet visant à décongestionner le village de Grand- Baie. Le ministère du Logement et des Terres avait déjà préparé un outline scheme, qui a été circulé parmi les propriétaires des terrains jouxtant le tracé. Ces derniers, du même coup, se retrouvaient dans l’impossibilité d’aller de l’avant avec leurs projets personnels. Ils avaient aussi appris que le gouvernement allait les compenser pour l’expropriation de leurs terrains.Mais ils sont toujours dans l’incertitude.
La route connue comme Northern Tourism Zone Coastal Distributor relierait Sottise à Cap-Malheureux en passant entre Chemin 20 Pieds et la route Royale de Péreybère.
Cette route allait être dotée de plusieurs carrefours.
Les années passent et il n’y a aucun projet en vue. Et les propriétaires attendent toujours. La majorité des terrains qui sont sous culture de cannes à sucre ont été laissés à l’abandon. Par contre, il y a eu beaucoup de développement avec d’imposants bâtiments dans la région. Et aujourd’hui, ces terrains ont pris de la valeur mais le hic c’est qu’ils ne peuvent être exploités.
Rajen Chumroo résume le sentiment de tous les propriétaires.
« Je suis tenu en otage. Je suis propriétaire d’un terrain que je pourrais exploiter. Je ne trouve pas la nécessité de construire une nouvelle route car le Chemin 20 pieds répond à la demande du trafic dans cette région » . Nazim Molootoo, habitant à Triolet, également propriétaire d’un terrain dans cette localité, avait le projet de construire des villas. Mais comme les autres propriétaires, il est toujours dans l’expectative.
Daniel Poupinel, de Remax Property, est d’avis lui aussi qu’il n’y a aucune nécessité de construire une nouvelle route dans cette région. « Si besoin est, on peut agrandir le Chemin 20 Pieds. En fait, l’indécision du gouvernement bloque tout développement dans cette région » . Il estime la valeur du terrain à environ Rs 12 millions l’arpent dans cette région.
Raschad Dawreeawoo, également propriétaire, a un autre problème.
Il a voulu exploiter son terrain. Il l’a morcelé. Et il a pris le soin de réserver une bande de terre pour la création de la nouvelle route. Mais aujourd’hui, il veut être compensé pour ce terrain laissé en friche. « Que le gouvernement aille de l’avant ou non avec son projet, moi je veux être compensé, car ce terrain destiné aux autorités ne me servira pas à grand chose maintenant » . Les propriétaires des terrains, las d’attendre, et d’avoir frappé en vain à plusieurs portes, ont décidé de réagir. Ils se constitueront bientôt en association pour faire entendre leur voix. Car 20 ans sont passés et ils ne veulent pas attendre davantage.

Une page animée par Sunil OODUNT
Source : Lexpress du Lundi 18 Janvier 2010.