L’ouverture des achats immobiliers aux étrangers inquiète

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1 500 étrangers attendent l’obtention de leur permis de résidence permanente. Et, grâce à une mesure budgétaire de Xavier-Luc Duval, ils pourront acquérir une propriété dans le pays une fois ce permis obtenu. L’affaire a grandement intéressé l’opposition au Parlement, hier. Mais ses membres se sont heurtés à l’attitude du ministre des Finances, qui ne répondait pas aux questions posées et attaquait verbalement ceux qui l’interpellaient.

La loi sera amendée et les règles seront définies en décembre, a affirmé le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval. Et ce, afin que les étrangers qui ont un permis de travail ou de résidence puissent faire une demande de Permanent Residence après seulement trois ans passés à Maurice. Une fois cette demande acceptée, ils pourront s’acheter une propriété dans l’île.

À une question de Maya Hanoomanjee, députée du MSM, sur cette mesure budgétaire, le ministre répondra que « c’est votre attitude envers les étrangers qui a fait que le Foreign Direct Investment a baissé drastiquement l’année dernière ! » Maya Hanoomanjee fera alors part de ses craintes que de telles mesures puissent causer une hausse des prix des propriétés, jusqu’à les rendre inaccessibles à un nombre croissant de Mauriciens.

Un avis que ne partage pas Xavier-Luc Duval, qui affirme que les prix deviendront « plus compétitifs » grâce à ces mesure. Avant d’ajouter que les « restrictions » imposées aux étrangers (que les appartements doivent se trouver dans des bâtiments de plus de trois étages) n’affecteront pas les Mauriciens.

Le député Kee Chong Li Kwong Wing a, lui, fait ressortir qu’il y a 1 500 demandes en attente pour des statuts de résidents permanents. Le député mauve a souhaité savoir si le Grand argentier pensait que ce chiffre augmenterait drastiquement avec les nouvelles mesures budgétaires. La réponse de Xavier-Luc Duval : « Je suis surpris par cette attitude, alors que le secteur de la construction a connu une baisse. Si nous voulons devenir comme Singapour, il faut changer notre mentalité envers les investisseurs étrangers. »

Jusqu’ici, les étrangers avaient uniquement le droit de s’acheter une villa IRS ou RES. Mais beaucoup d’entre eux auraient utilisé un subterfuge pour acquérir des propriétés à Maurice, en contournant la loi. Une enquête avait d’ailleurs été menée par la Commission pour la démocratisation de l’économie à ce sujet, mais il n’y a pas eu de suites. Désormais, le gouvernement semble vouloir régulariser la situation de ces étrangers.

Deepa BHOOKHUN
Source : Ile Maurice, l’express du mercredi 9 novembre, page 4.