"Nos forêts pas assez protégées"

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forets-ile-mauriceConstruction du siège de "Beachcomber" à Curepipe. Le groupe se félicite d’avoir conservé 95% des arbres sur le site.

Qui dit développement et modernité dit aussi le respect de la nature. Pourtant, avec les sites de construction qui fleurissent un peu partout dans l’île, "il ne reste que 2% de fôret vierge à Maurice, avec 250 espèces endémiques, notamment le bois de makak, de tambalacoque et d’ébène", soupire Whahb Owadally, ancien directeur du département des bois et fôrets. Tout en déplorant que "nos fôrets ne sont pas assez protégées", il déclare qu’il faudrait "créer de nouvelles fôrets avec des espèces endémiques".

En fait, selon les diposotions du Forests and Reserves Act de 1983, toutes les forêts de l’île, mais aussi les réserves naturelles, les arbres se trouvant à deux mètres de distance en bordure des routes et les montagnes sont protégés. Le non-respect des clauses et cette loi peut entraîner une amende de Rs 5000, voire à une peine de prison de 24 mois. Et que se passe-t-il pour les espaces verts que souhaitent exploiter des promoteurs ? La plupart de ces constructions se fait sur des terres privées, avec un permis en bonne et due forme de l’état. Toutefois, ce dernier tolère " plus ou moins" la destruction des filas sur les plages publiques pour la construction des hotels. "Afin de conserver le côté exotique des filas, ceux abbatus pour les besoins de la construction sont remplacés par des plans d’eau ou par de nouveaux arbres", explique Wahab Owadally.

Un projet qui mérite toutefois d’être salué : la construction du siège du groupe hôtelier Beachcomber, à 300 mètres du jardin botanique de Curepipe.
Le bâtiment, opérationnel d’ici le mois de novembre, sera entouré d’arbres centenaires et endémiques ainsi que d’un arbre en provenance du Canada, le cyprès jaune, espèce rarissime.

« Nous avons réussi à préserver 95 % des arbres existants et nous sommes en accord avec le département des bois et forêts afin de replanter des espèces endémiques à la place des arbres abattus », indique Dominique Hardy, responsable technique de Beachcomber.

Article : Elodie JOUENNE
Source : L’Express du Mardi 09 Mars 2010